Comment ça se passe pour vous en France ?
Sportivement, je passe par un moment difficile, mais sinon tout va bien pour le moment. Je me suis habitué à ma vie en France, il faut dire que ça fait déjà deux mois depuis mon arrivée. Maintenant, j’attends de pouvoir évoluer avec l’équipe première car je suis déçu par ma situation.
Justement, vous continuez à jouer avec la réserve ?
Oui, je joue tous les matchs avec la réserve et je tente de me donner à fond afin de réussir de bonnes prestations et surtout aider mon équipe à arracher de bons résultats. J’ai un bon entraîneur avec qui je parle beaucoup, il me donne la chance de jouer et ainsi de montrer ce que je peux faire.
Vous aviez fini meilleur buteur lors de la dernière saison, comment se passe pour vous cette saison ?
Je ne suis pas utilisé en pointe, je joue comme numéro 10. C’est moi qui crée le jeu et qui donne des occasions de marquer à mes coéquipiers. J’ai déjà inscrit des buts, mais je suis plutôt derrière l’attaquant, donc ça me donne moins d’occasions.
C’est un poste qui vous correspond ?
Oui, j’ai déjà eu l’occasion de jouer à ce genre de poste et j’ai déjà fait mes preuves. Je me sens bien en tant que numéro 10 et aussi en attaque. Pour moi le plus important c’est de continuer le travail et surtout tenter de m’imposer.
Vous n’avez toujours pas eu votre chance avec l’équipe première…
Comme je l’ai dit, je souffre un peu pendant cette période. Je suis arrivé en retard et chaque fois que j’en parle on me dit qu’il faut être patient car l’équipe est déjà en place. Donc, pour rentrer dans la compétition avec le groupe c’est vraiment difficile pour moi.
Lors de votre dernier entretien avec nous, vous nous aviez dit que le coach vous a demandé d’être patient, mais pour le moment, il ne vous a pas encore convoqué, comment se fait-il ?
Ça fait deux mois que je patiente mais il n’y a rien pour le moment. J’attends encore et je ne suis pas le seul dans cette position, il y a plein de joueurs qui sont dans le même problème que moi. En plus, y’en a qui ont même fait la préparation avec le reste de l’équipe et qui ne jouent toujours pas. La seule solution c’est de la patience et rien d’autre. L’entraîneur actuel ne fait pas beaucoup de changements et ne compte que sur les mêmes joueurs. Donc c’est vraiment difficile d’être convoqué au sein de l’équipe, pour le coach tout semble déjà être tracé. L’entraîneur a tué la concurrence.
Avez-vous discuté avec votre entraîneur ?
Oui, je lui ai déjà parlé, mais à chaque fois il me demande d’être patient. Il me rappelle à chaque fois que je suis arrivé en retard et qu’il faut que j’attende et que j’aurais ma chance. Donc c’est toujours la même chose, en plus ils ont une mentalité difficile, car dès que je parle avec eux, on me dit : « Regarde, il y’a des personnes plus âgées que toi et qui attendent toujours leur chance.»
Après deux mois, quels sont vos projets maintenant ?
Pour le moment, je suis sous contrat avec le club et j’essaie de me battre pour ma place, je fais tout mon possible sur le terrain. Maintenant, s’il doit y avoir quelque chose c’est à mon agent de venir leur parler afin de connaître encore mieux la situation et de savoir à quoi ils pensent exactement. En tout cas, cette semaine, quand mon agent leur parlera, les choses seront plus claires.
Vous avez eu la chance d’évoluer en Europe mais votre situation est difficile, avez-vous regretté d’avoir quitté le PAC trop tôt ?
Comme je vous l’ai déjà dit, ma principale erreur c’est d’être parti en retard. Je suis arrivé deux mois après le début. Il faut savoir qu’une équipe qui joue sept matchs, c’est très compliqué de gagner sa place, déjà en débutant avec le groupe c’est difficile de s’imposer. En sept matchs, on peut déjà avoir son équipe-type, connaître ses remplaçants et faire plus de choses. Donc l’entraîneur ne peut pas compter directement sur moi, ça ne se fait pas. Donc il faut être patient.
On voit que l’attaque du Havre n’est pas vraiment efficace, le coach pourrait pensez à vous comme solution…
Le problème c’est qu’il n’a pas changé son équipe. Il est vrai qu’il y a un petit problème d’efficacité devant l’équipe, mais il ne me fait pas encore confiance.
Quel est votre objectif ?
Pour le moment je suis au Havre et j’attends ma chance. S’il fait appel à moi ce serait bien mais sinon il faut que je sois patient. On ne peut pas savoir maintenant, il peut y avoir des changements si les résultats ne sont pas au rendez-vous. En tout cas, ça ne fait que deux mois que je suis ici et je n’ai rien perdu, bien au contraire j’ai appris beaucoup de choses. Peut-être que si j’étais resté en Algérie, je serais passé à côté lors de ces deux mois.
Vous continuez à suivre le Paradou ?
Oui bien sûr, d’ailleurs je suis tout le championnat algérien. Il est vrai que cette saison c’est un peu difficile pour eux. En tout cas, ce n’est pas le même niveau avec la Ligue 2. Ils ont rencontré de bonnes équipes comme l’ESS et l’USMA on sent qu’il y a plus d’expérience. Donc il faut comprendre que c’est un peu difficile pour eux.
Si votre situation n’évolue pas, pensez-vous à un retour en Algérie ?
Non, ce n’est pas dans mes projets. Je ne vais pas revenir en Algérie. Il faut savoir que j’ai fait ce que j’avais à faire au Paradou. J’ai été nommé deux fois meilleur joueur et meilleur buteur, donc je ne peux rien faire de plus au PAC. Je préfère laisser la chance à d’autres joueurs afin qu’ils s’imposent et qu’ils réussissent aussi. Il faut savoir qu’en allant en France, il faut beaucoup de travail et surtout se donner à fond afin de réussir. Pour certains, ça pourrait être facile mais pour d’autres c’est difficile et il faut souffrir pour jouer. Il faut savoir aussi qu’Islam Slimani m’appelle tout le temps.
Qu’est-ce qu’il vous dit ?
Il m’appelle pour me dire de ne pas abandonner et de ne pas revenir en Algérie et de continuer le travail afin de m’imposer. Il m’encourage et il me dit que lui son expérience a été plus difficile et qu’il n’a pas joué pendant dix mois. Il m’a aussi dit que deux mois c’était rien comparé à ce qu’il avait vécu de son côté. Il m’a aussi dit que j’étais jeune que j’avais 21 ans et que lui à mon âge il était assis dans son quartier. Il m’a dit que j’étais encore jeune et que je ne pouvais pas savoir ce que mon entraîneur pensait de moi. Il m’a demandé de continuer le travail et de me sacrifier.
L’équipe nationale est-elle un objectif pour vous ?
Si je suis venu en France c’est pour évoluer et je sais que je suis encore jeune. Je pourrais y être dans une ou deux années en continuant le travail. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il faut se concentrer sur le travail et quand ce sera le moment pour l’équipe nationale, c’est avec honneur que je répondrais présent. Quand je vois des joueurs comme Soudani ou Slimani, ils sont partis à l’âge de 25 ans, donc ils sont arrivés à l’équipe nationale à un âge plus avancé que moi.
La présence de Ferhat vous aide ?
Il m’aide dans le côté, où il discute avec moi, on rigole ensemble. Il sait lui aussi que c’est difficile. D’ailleurs, il m’a dit que l’entraîneur était furieux contre moi, car je suis arrivé en retard au sein du groupe. Zinou savait que c’est comme ça que ça allait se passer pour moi, il connaît bien le club. De toute façon, même en Algérie j’ai eu ce genre de problème, où je suis resté pendant un moment sur le banc, mais j’ai finalement réussi à m’imposer au Paradou.
Vous avez un contrat d’une année avec Le Havre sous forme de prêt, comment voyez-vous la suite ?
C’est mon agent qui travaille sur ce sujet. Moi je suis ici sous forme de prêt mais il y a beaucoup de clubs. Il ne faut pas oublier que je joue avec la réserve et que le CFA c’est un championnat où on peut aussi être découvert. On ne peut pas savoir, il se pourrait que des clubs aient besoin d’un attaquant et que tout bascule. Mais comme je l’ai dit, le plus important c’est de continuer le travail.
source www.competition.dz